Fin 2009, alors que je m’ennuyais fermement à l’accueil d’une exposition qui avait peu de visiteurs, j’avais commencé à écrire des nouvelles qui me traînaient en tête depuis pas mal de temps. Des histoires souvent trop courtes pour en faire des longs-métrages, et « bien trop chères » pour des courts. Cela demandait en général quelques mois pour que j’accumule assez d’idées et que je retrouve le temps d’écrire, mais je pouvais ensuite les rédiger quasiment d’une traite, souvent deux par deux. Lorsque j’en ai eu « suffisamment », seize en l’occurrence, j’ai contacté un premier éditeur en février 2014. Un seul parce que je préférais me focaliser sur le seul dont je connaissais un membre fondateur, même si je ne m’en suis pas servi. Le souci est qu’en comité de lecture, mon manuscrit aurait dû être rejeté car comme la plupart des éditeurs, ils ne publient pas les recueils de nouvelles, du moins ceux d’inconnus, car c’est trop risqué commercialement. Mais un lecteur a quand même demandé à le lire, sauf que son supérieur a oublié de le relancer… Or moi j’avais conscience que ça prenait du temps et je suis passé à autre chose ; ce n’est qu’au bout de deux ans que j’ai réalisé que c’était bien long ! C’est ainsi que j’ai fini par savoir qu’ils avaient trouvé ça bien mais qu’ils ne publiaient pas ce genre de livre, donc. Je me suis alors mis de nouveau en quête d’un éditeur…

À l’aide d’un annuaire plus ou moins à jour sur les éditeurs de fantastique, je me suis lancé dans un tri long et fastidieux, écartant ceux qui indiquaient expressément ne pas publier de recueils, ou ceux qui par exemple ne prenaient pas de nouveaux manuscrits sur le moment. Au final, je n’en ai retenu que trois mais, si l’un d’eux m’a immédiatement remercié, je n’ai jamais eu de nouvelles par la suite et c’en est un autre qui a fini par me faire un retour. Et là encore, ils ont trouvé ça très bien mais ne publient pas de recueils, et me suggéraient eux aussi de faire un roman dans le même genre – sauf que ça ne s’y prête pas vraiment. Il n’y a qu’une nouvelle un peu plus longue que les autres pour laquelle je me suis amusé à enchaîner plusieurs « rêves » comme on essaie parfois au réveil de les relier entre eux, mais sur un roman entier, ce serait à mon avis très laborieux à créer, et surtout pénible à lire. Bref, je me suis résolu à l’auto-éditer, mais je voulais avoir une couverture qui claque car, comme je savais que je n’allais pas faire de l’argent sur le livre, autant en dépenser pour qu’il fasse une bonne impression. Mais là encore, cela a pris un temps fou pour trouver un illustrateur car, même si paradoxalement, il y a plusieurs graphistes dans mon entourage, je ne voulais pas payer un ami pour quelque chose qui me tient beaucoup trop à cœur – au risque de me fâcher avec.

Je me suis donc tourné vers des professionnels qui étaient souvent trop chers et, quand j’ai finalement eu les moyens de les payer, aucun n’avait le temps… Une connaissance m’a trouvé une illustratrice qui semblait parfaite, mais elle a fini par ne plus me répondre. Et via Le Mag MO5.COM encore une fois, j’ai découvert complètement par hasard Wolfen graphix. J’étais pas certain que ça collerait, mais au final je suis très content du résultat même si cela a pris pas loin d’un an mine de rien… Tout ça pour dire que c’est prêt, mais je vais quand même tenter un dernier éditeur au cas où. C’est d’ailleurs pour ça que je préfère attendre avant de publier un article où je ferai le « making of » de l’illustration, de mes idées initiales au résultat final en passant par mes inspirations, mon brouillon et les versions de l’illustratrice.