Cela fait près de trois mois que je n’ai pas publié d’article sur mon blog, mais il faut dire que j’essayais de mettre en avant mon recueil de nouvelles, sans grand succès pour le moment. Avec un sens du timing toujours aussi mauvais, j’ai décidé d’exhumer (et de réécrire) un article consacré à Phénomènes (2008), rédigé apparemment entre septembre 2008 et juillet 2009. Je l’avais écrit en réaction à la critique des Cahiers du cinéma, plus mitigée que d’habitude envers un film de M. Night Shyamalan, même s’il a figuré dans plusieurs tops de la rédaction en fin d’année. Cela m’avait néanmoins attristé car, non seulement il s’agit d’un de mes cinéastes contemporains favoris mais, s’il y avait un film dont je serais fier d’être le réalisateur, c’est bien celui-là, sans aucun doute parce qu’il combine des thèmes (les Body Snatchers, la fin du monde) et des styles qui me passionnent… J’avais déjà fait allusion à cet essai dans mon article sur le zoom publié pour mon anniversaire de 2017, où j’expliquais que j’avais eu l’idée, « soufflée » par Quentin Tarantino, de rédiger une série de textes sur mes plans préférés de chaque année – mais je n’ai pas toujours réussi à en déterminer un à chaque fois. Il sera donc question du plan ci-dessus, mais aussi du film et de son auteur en général.
Lire la suiteLa création de l’illustration de mon recueil de nouvelles Torpeurs
Comme je l’avais annoncé à la sortie de Torpeurs mi-juillet, je vous propose un petit making of de l’illustration de la jaquette que je trouve très réussie, et ça me permettra je l’espère de relancer un peu les ventes qui, pour le moment, ne sont pas folles… Je ne m’attendais pas un carton évidemment, mais l’accueil de mon teasing m’avait fait espérer mieux, et surtout toucher d’autres personnes que mes proches ou connaissances directes. Clairement, le livre n’a hélas pas eu beaucoup d’échos auprès de mes lecteurs du Mag MO5.COM. J’avais déjà évoqué début juin mes errements pour le faire éditer et trouver quelqu’un pour cette illustration, et je me concentrerai donc plus sur son concept et sa réalisation elle-même.
Lire la suiteMon recueil de nouvelles Torpeurs disponible
Début juin, je faisais le teasing de mon futur recueil de nouvelles Torpeurs – Histoires oniriques et horrifiques, mais il est un peu passé inaperçu, sans doute parce que j’avais voulu garder le maximum de mystère autour de son illustration en particulier ; ma publication sur les réseaux sociaux un mois plus tard a rencontré bien plus de succès par exemple. Cette dernière ligne droite aura en tout cas été bien longue, déjà parce que j’ai contacté un autre (petit) éditeur au cas où comme annoncé, avec la réponse habituelle – « c’est bien mais on n’édite pas les recueils, trop risqués » – mais c’est surtout la publication via Amazon qui n’a pas été si simple. Il a d’abord fallu reformater le livre et sa couverture « à leur manière » (avec quelques limitations étranges de typographie), puis me faire envoyer une épreuve (qu’on aperçoit dans le tweet), ce qui prend près d’une semaine même pour un abonné Prime… Et j’ai quand même bien fait d’attendre, déjà parce que j’ai décidé de finalement opter pour une couverture brillante plutôt que mate (en espérant que le rendu soit en effet meilleur, la version mate étant délavée voire poussiéreuse), mais aussi pour les numéros de page.
Lire la suiteTorpeurs…
Fin 2009, alors que je m’ennuyais fermement à l’accueil d’une exposition qui avait peu de visiteurs, j’avais commencé à écrire des nouvelles qui me traînaient en tête depuis pas mal de temps. Des histoires souvent trop courtes pour en faire des longs-métrages, et « bien trop chères » pour des courts. Cela demandait en général quelques mois pour que j’accumule assez d’idées et que je retrouve le temps d’écrire, mais je pouvais ensuite les rédiger quasiment d’une traite, souvent deux par deux. Lorsque j’en ai eu « suffisamment », seize en l’occurrence, j’ai contacté un premier éditeur en février 2014. Un seul parce que je préférais me focaliser sur le seul dont je connaissais un membre fondateur, même si je ne m’en suis pas servi. Le souci est qu’en comité de lecture, mon manuscrit aurait dû être rejeté car comme la plupart des éditeurs, ils ne publient pas les recueils de nouvelles, du moins ceux d’inconnus, car c’est trop risqué commercialement. Mais un lecteur a quand même demandé à le lire, sauf que son supérieur a oublié de le relancer… Or moi j’avais conscience que ça prenait du temps et je suis passé à autre chose ; ce n’est qu’au bout de deux ans que j’ai réalisé que c’était bien long ! C’est ainsi que j’ai fini par savoir qu’ils avaient trouvé ça bien mais qu’ils ne publiaient pas ce genre de livre, donc. Je me suis alors mis de nouveau en quête d’un éditeur…
Lire la suite[case], J-Horror et système D
Comme je l’indiquais dans mon dernier article, il me restait encore deux courts-métrages à « débriefer » sur mon blog après Le Marchand de sable (2006), même s’ils ont été réalisés hors de l’EICAR puisque ce dernier était mon film de fin de troisième (et dernière) année. Cela dit, [case] (2008) a été créé avec la complicité de deux de mes camarades d’école ; comme l’un d’eux nous avait invités à passer des vacances dans la maison de son père près de Tours, il m’avait demandé d’apporter ma caméra pour qu’on en profite pour bricoler des trucs… Donc il s’agit de la même Panasonic semi-pro employée pour deux de mes films précédemment abordés mais, outre le fait qu’il serait peut-être bon de rappeler qu’il s’agit d’une caméra DV en définition standard (non HD, quoi), c’est bien la seule chose que j’avais à disposition. En particulier, je n’avais ni éclairage, ni matériel de prise de son, et pas vraiment d’acteur même si Anthony était déjà apparu dans mes courts (et dans pas mal de ceux de mon école, pour être honnête). Tout ça pour dire qu’en dépit de cela, j’ai quand même essayé de faire un petit film d’horreur à la Kiyoshi Kurosawa, puisque ses films jouent souvent sur des effets subtils, de petits décalages avec la réalité qui ne demandent pas forcément de moyens (même s’il aime aussi parfois utiliser des effets spéciaux très élaborés de manière inattendue).
Lire la suiteY a-t-il un antidote contre Remedy ?
Cela fait trois mois que je n’ai pas publié d’article ici et, même s’il me reste encore deux courts-métrages à exhumer, je voulais reparler de jeu vidéo pour changer puisque mon dernier (court) texte sur le sujet remonte à plus de deux ans. Hélas, je vais en partie retomber dans mon travers habituel de me répéter, car je me suis rendu compte qu’un des tout premiers articles mis en ligne sur ce blog était consacré à Alan Wake’s American Nightmare (2012), ce qui m’évitera au moins de revenir dessus et même de passer plus vite sur Alan Wake (2010)… En effet, j’ai récemment fini l’édition « Ultimate » de Control (2019) et, même si j’estime que c’est le meilleur jeu à ce jour de Remedy Entertainment, cela ne m’a pas vraiment réconcilié avec le studio finlandais. Au moins, on ne peut pas nier qu’il ait une patte d’auteur, à laquelle on adhère ou pas. Néanmoins, il me semble que certaines faiblesses sont plus objectives (et d’ailleurs largement relevées), et de la part d’une société qui comptait 260 employés en 2020 et qui a au moins cinq titres en développement, je pense qu’il y a urgence à y remédier. Je reste très attaché à une phrase du cinéaste Nicolas Saada, du temps où il était critique : « L’art ne réside pas dans l’intention mais dans l’exécution ». Si l’on jugeait uniquement les créations sur leurs concepts d’origine, il y aurait quand même énormément de chefs d’œuvre – je vous garantis que le pire des tâcherons essaie presque toujours de faire de son mieux, même pour une commande. Or pour moi, Remedy est l’archétype du studio surcoté, précisément parce qu’il ne semble jugé que sur ses idées de départ, souvent fortes et originales, mais qui seraient (à mon avis) bien mieux exploitées entre de meilleures mains…
Lire la suiteSamedi 14
Silent Madness (1984)
Après A*P*E (1976) qui appartenait à la vaguelette Space-Vision, on arrive enfin à la deuxième « grosse » vague de la 3D, celle du début des années 1980. Mais elle n’a finalement pas été beaucoup plus longue que la première des années 1950, puisqu’elle a été lancée par Comin’ At Ya! (1981) et que le Silent Madness (1984) qui nous intéresse ici est l’un de ses derniers représentants… Mais elle a surtout compté, à ma connaissance, autrement moins de titres. Il faut dire qu’il s’est presque toujours agi de films d’horreur ou du moins de films de genre à petit budget, et avec une certaine appétence pour les effets de jaillissement très prononcés. Néanmoins, je trouve que certains valent vraiment le coup d’yeux comme Amityville 3D (1983). Silent Madness me semble lui bien plus dispensable, mais reste une sympathique curiosité, réalisée par le non moins obscur Simon Nuchtern. Comme souvent, le début du film est d’emblée inquiétant, déjà parce que les deux mots du titre apparaissent très près de nos yeux mais l’un tout en haut de l’écran, et l’autre tout en bas, mais aussi parce que le reste du générique est une nouvelle fois mal fichu ; il aura vraiment fallu attendre la troisième vague (et surtout le numérique) pour voir des textes correctement intégrés en 3D. Mais l’action commence toutefois de manière plus inattendue…
Le Marchand de sable, quand le rêve tourne au cauchemar
Si Le Marchand de sable ne constitue pas un souvenir aussi douloureux qu’Et la vie continue… presque partout, il m’a tout de même suscité pas mal de frustrations… Il faut dire qu’en tant que film de fin d’études, j’espérais que ce soit l’aboutissement de mes précédentes recherches et, si je ne l’ai d’emblée pas pensé comme aussi formaliste qu’Invasion, il était tout de même ambitieux car je voulais enfin concrétiser mon « gimmick » : créer au moins une scène onirique en plan-séquence et en vue subjective dans chacun de mes films. Or, là où c’est vraiment rageant c’est que, comme bien souvent hélas, les difficultés ne sont pas tant venues de mes velléités ou d’un manque de préparation, que de problèmes techniques totalement indépendants de ma volonté… Déjà, je ne bénéficiais pas du même matériel que pour Et la vie continue… et plutôt que de reprendre un travelling étroit comme pour Invasion (qui m’avait du reste posé des problèmes), j’avais cette fois décidé de louer un steadicam, qui me semblait plus adapté pour l’aspect onirique en particulier, et qui me permettait enfin de faire des mouvements verticaux sans dolly ou grue. Là où je suis fautif (mais je pouvais difficilement faire autrement avec mes moyens), c’est qu’un steadicam ne remplacera jamais un travelling rectiligne ; ses mouvements sont plus « invisibles » et ont donc moins d’impact. Bien entendu, les équipes de tournage professionnelles disposent en général des deux…
Lire la suiteKing Kong contre Moolah
A*P*E (1976)
Entre les deux premières vagues (à défaut de raz-de-marée) des années 1950 et 1980, il y a eu, après les exceptions September Storm (1960) et The Mask (1961), une vaguelette basée sur la technologie Space-Vision. Initiée par le film d’horreur The Bubble (1966), elle permettait enfin d’enregistrer les deux images l’une au-dessus de l’autre sur une même pellicule, la rendant très économique… C’est ainsi qu’elle a servi à une poignée de films bien bis, comme le fameux Andy Warhol’s Frankenstein (1973) et ce A*P*E (1976) encore plus nanardesque. Surfant sur le succès des Dents de la mer (1975) mais devant surtout sortir face au remake de King Kong (1933) produit par Dino de Laurentiis, le film a dû changer de titre dans certains pays mais en a profité pour exploiter aussi la popularité de M*A*S*H (1970), aussi basé en Corée. Avec $23,000 de budget, il n’y avait en effet pas de quoi monter une coproduction avec le pays des kaijūs ; le réalisateur Paul Leder, père de Mimi ayant aussi œuvré dans le film catastroph(iqu)e, a dû se contenter du pays voisin qui lui a toutefois bien rendu avec participation de l’armée, des pompiers et de nombreux figurants – le final n’est pas loin du défilé du quatorze juillet…
Et la vie continue… malgré les compromis
Si Invasion reste mon expérience préférée, Et la vie continue… presque partout constitue assez nettement la plus douloureuse. Et pourtant, c’est le seul court-métrage que j’ai pu tourner seul en pellicule (de mémoire avec une caméra russe Kinor-35H, la classe), mais c’est précisément lorsque l’on bénéficie de moyens plus importants qu’on est contraints de faire des compromis… Il faut dire aussi que ce projet avait bien mal débuté, en partenariat avec l’ENSAD dont les étudiants avaient créé deux décors dans lesquels on devait tourner nos films. On avait eu ainsi peu de temps pour écrire des scénarios pouvant se dérouler dedans et, au final, très peu d’élèves avaient relevé le défi. Et comme les candidats s’étaient répartis naturellement entre les deux décors, il était statistiquement facile d’être sélectionné. Du reste, si mon prof avait aimé plusieurs blagues de mon scénario, il était à la base plutôt mélancolique car il évoquait l’incompréhension des esprits scientifiques, et d’ailleurs le titre fait référence à un concept mathématique que j’ai étudié en école d’ingénieur. J’ai donc dû totalement le réécrire pour le transformer en pure comédie, en combinant toutes les scènes en une seule.
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