Courts-métrages

[case], J-Horror et système D

[case] (2008)

Comme je l’indiquais dans mon dernier article, il me restait encore deux courts-métrages à « débriefer » sur mon blog après Le Marchand de sable (2006), même s’ils ont été réalisés hors de l’EICAR puisque ce dernier était mon film de fin de troisième (et dernière) année. Cela dit, [case] (2008) a été créé avec la complicité de deux de mes camarades d’école ; comme l’un d’eux nous avait invités à passer des vacances dans la maison de son père près de Tours, il m’avait demandé d’apporter ma caméra pour qu’on en profite pour bricoler des trucs… Donc il s’agit de la même Panasonic semi-pro employée pour deux de mes films précédemment abordés mais, outre le fait qu’il serait peut-être bon de rappeler qu’il s’agit d’une caméra DV en définition standard (non HD, quoi), c’est bien la seule chose que j’avais à disposition. En particulier, je n’avais ni éclairage, ni matériel de prise de son, et pas vraiment d’acteur même si Anthony était déjà apparu dans mes courts (et dans pas mal de ceux de mon école, pour être honnête). Tout ça pour dire qu’en dépit de cela, j’ai quand même essayé de faire un petit film d’horreur à la Kiyoshi Kurosawa, puisque ses films jouent souvent sur des effets subtils, de petits décalages avec la réalité qui ne demandent pas forcément de moyens (même s’il aime aussi parfois utiliser des effets spéciaux très élaborés de manière inattendue).

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Le Marchand de sable, quand le rêve tourne au cauchemar

Le Marchand de sable (2006)

Si Le Marchand de sable ne constitue pas un souvenir aussi douloureux qu’Et la vie continue… presque partout, il m’a tout de même suscité pas mal de frustrations… Il faut dire qu’en tant que film de fin d’études, j’espérais que ce soit l’aboutissement de mes précédentes recherches et, si je ne l’ai d’emblée pas pensé comme aussi formaliste qu’Invasion, il était tout de même ambitieux car je voulais enfin concrétiser mon « gimmick » : créer au moins une scène onirique en plan-séquence et en vue subjective dans chacun de mes films. Or, là où c’est vraiment rageant c’est que, comme bien souvent hélas, les difficultés ne sont pas tant venues de mes velléités ou d’un manque de préparation, que de problèmes techniques totalement indépendants de ma volonté… Déjà, je ne bénéficiais pas du même matériel que pour Et la vie continue… et plutôt que de reprendre un travelling étroit comme pour Invasion (qui m’avait du reste posé des problèmes), j’avais cette fois décidé de louer un steadicam, qui me semblait plus adapté pour l’aspect onirique en particulier, et qui me permettait enfin de faire des mouvements verticaux sans dolly ou grue. Là où je suis fautif (mais je pouvais difficilement faire autrement avec mes moyens), c’est qu’un steadicam ne remplacera jamais un travelling rectiligne ; ses mouvements sont plus « invisibles » et ont donc moins d’impact. Bien entendu, les équipes de tournage professionnelles disposent en général des deux… 

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Et la vie continue… malgré les compromis

Et la vie continue... presque partout (2006)

Si Invasion reste mon expérience préférée, Et la vie continue… presque partout constitue assez nettement la plus douloureuse. Et pourtant, c’est le seul court-métrage que j’ai pu tourner seul en pellicule (de mémoire avec une caméra russe Kinor-35H, la classe), mais c’est précisément lorsque l’on bénéficie de moyens plus importants qu’on est contraints de faire des compromis… Il faut dire aussi que ce projet avait bien mal débuté, en partenariat avec l’ENSAD dont les étudiants avaient créé deux décors dans lesquels on devait tourner nos films. On avait eu ainsi peu de temps pour écrire des scénarios pouvant se dérouler dedans et, au final, très peu d’élèves avaient relevé le défi. Et comme les candidats s’étaient répartis naturellement entre les deux décors, il était statistiquement facile d’être sélectionné. Du reste, si mon prof avait aimé plusieurs blagues de mon scénario, il était à la base plutôt mélancolique car il évoquait l’incompréhension des esprits scientifiques, et d’ailleurs le titre fait référence à un concept mathématique que j’ai étudié en école d’ingénieur. J’ai donc dû totalement le réécrire pour le transformer en pure comédie, en combinant toutes les scènes en une seule.

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Invasion, ivre de films de série B

Invasion (2005)

Mon deuxième film de fin d’année demeure assez clairement mon préféré. Si son tournage n’a pas été sans heurt – quel tournage l’est ? – mais j’y reviendrai, Invasion est celui dont le résultat colle le plus à mon intention, et peut-être celui qui a le mieux vieilli. Il faut dire qu’il a été en général bien accueilli alors que, de mon point de vue, ça semble un peu paradoxal parce qu’il aborde un sujet très personnel… Disons que, ce que moi et quelques autres prendront pour une dénonciation déguisée, la plupart des gens y verront un concept grotesque mais qui rend le film d’autant plus amusant, j’imagine. Car aussi fantastique et parodique soit le résultat, il est en réalité inspiré par des expériences vécues ! Mais si Invasion m’est si personnel, c’est aussi que, davantage encore que dans Théo 7, j’en ai profité pour mettre un peu tout ce que j’aime, en suivant avant tout le canevas d’un des films qui ont eu le plus gros impact sur moi, Invasion of the Body Snatchers (1978), le deuxième du nom.

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Théo 7 – Nostalgie des années 1980

Théo 7 (2004)

Comme je l’expliquais dans mon article introductif, tous les étudiants en réalisation à l’EICAR pouvaient créer un court-métrage en fin d’année, même si les moyens étaient limités. Au moins tout le monde était sur un pied d’égalité il me semble, car c’était en deuxième année que les auteurs des films primés l’année précédente gagnaient l’accès à la pellicule… Si ce n’est que pour être primé, il fallait déjà avoir été sélectionné pour la projection de fin d’année, et on va dire par euphémisme que mon prof principal menait largement les débats. Et pourtant je n’avais pas choisi la facilité pour mon premier court-métrage. Il faut dire que j’en avais eu l’idée bien avant de connaître les moyens mis à disposition, durant mon année sabbatique entre mon école d’ingénieur et l’EICAR. N’ayant jamais été à l’aise avec le format court, j’avais donc réfléchi à plusieurs idées, et Théo 7 me semblait la plus porteuse. Et déjà je m’orientais vers l’onirisme, m’inspirant de rêves que j’ai pu faire de jouets ou de consoles qui n’étaient pas vraiment comme dans la réalité… Je crois que c’était aussi parti d’un délire avec un ami où l’on avait imaginé un ordinateur parlant et un peu trop conscient. Autre signe du destin, le titre du film est un jeu de mots avec le micro-ordinateur TO7 de 1982, et je n’avais alors pas la moindre idée que j’allais rejoindre l’association MO5.COM quelques années plus tard !

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L’exercice a été profitable

Qui a peur de Virginia Woolf... dans le parking ?

Cela faisait longtemps que je souhaitais mettre en ligne mes courts-métrages, jusqu’ici uniquement disponibles sur Facebook mais dans une qualité moindre, bien qu’ils aient tous été tournés en définition standard ; j’ai été diplômé de l’EICAR en 2006, au moment où la HD commençait juste à se démocratiser dans la prise de vue – l’un des nombreux mauvais timings qui ont émaillé ma « carrière »… Ces films eux-mêmes n’ont du reste pas toujours été faits au « bon » moment. Il faut préciser en préambule que cette école d’audiovisuel est l’une des rares, peut-être même la seule, à permettre à tous les étudiants en réalisation de tourner un film de fin d’année. S’il y avait également des sélections des meilleurs scénarios et des récompenses aux films primés lors des projections de fin d’année, c’était uniquement pour pouvoir tourner en pellicule, en général avec une équipe plus chevronnée. Or ça a souvent été mon souci ; comme j’étais toujours prêt avant les autres, je prenais les premiers créneaux de tournage dont personne ne voulait, et je me retrouvais à faire mes films précisément en même temps que ceux en pellicule qui mobilisaient du coup les meilleurs techniciens…

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