Bien qu’étant un amateur de films d’horreur, j’aurai donc attendu d’avoir près de quarante ans pour voir le moindre film de la série Vendredi 13. Il faut dire que John Carpenter est l’un de mes réalisateurs préférés et qu’il a toujours dénigré ces films. En effet, même s’il reconnaît qu’il a fait son Halloween à l’époque où il était « plutôt du côté des cow-boys que des Indiens », il trouve le rival plus réactionnaire, enchaînant les meurtres gores de jeunes débiles, ce qui tend à nous mettre du côté de Jason… Ce n’est pas tout à fait faux, même si les victimes n’agissent pas de manière si stupide que ça, car il ne faut pas oublier que comme dans Halloween et comme le titre l’indique, les meurtres se déroulent en une nuit et elles n’ont donc pas forcément de raison d’être au courant de ce qu’il se passe. Quoi qu’il en soit, bien que le premier Halloween demeure très loin devant les Vendredi 13 mais aussi ses propres suites, les aventures de Jason m’ont semblé plus regardables que ce que je craignais.
La raison pour laquelle j’ai sauté le pas est que je me suis offert à moitié prix le jeu vidéo Friday the 13th sur Switch pour les fêtes (sachant qu’il était quasiment sorti pour mon anniversaire). Il me faisait de l’œil depuis longtemps, déjà sur les autres supports, par le soin avec lequel il reconstitue les éléments des films dans le moindre détail – ce que je trouve admirable en tant que cinéphile, pour le principe. Rien que les logos d’introduction, c’est du pur bonheur en VHS. Mais cela aide quand même de connaître un peu les films pour les défis hors ligne notamment, et cela permet également de mieux apprécier les différentes versions de Jason. Car outre un penchant plus marqué pour les meurtres sanglants, la série Vendredi 13 se distingue de Halloween par sa continuité. Là où cette dernière a déjà connu quatre changements de direction (épisodes 3, 7, 9 et 11), il n’y a eu qu’un seul reboot de Vendredi 13 en autant de films et il s’agit du douzième, le dernier en date. En revanche, chaque film ayant été réalisé (et souvent écrit) par une personne différente (à une exception près), cela donne des tons très variés, et un Jason bien plus versatile que Michael Myers.
Vendredi 13 (1980)
réalisé par Sean S. Cunningham
Dirigé par le producteur de La Dernière Maison sur la gauche (1972) de Wes Craven, ce volet inaugural reste clairement l’un des meilleurs, mais peut-être a-t-il été aussi plus et mieux restauré ; l’image est vraiment belle, pas granuleuse comme on pourrait le penser, en particulier dans les scènes de jour dont la toute dernière – j’y reviendrai. Mais cet épisode est évidemment à part du fait que le meurtrier est la mère de Jason, ce qui n’est plus vraiment un spoiler quarante ans après, d’autant qu’on la voit brandir son couteau dans la vignette de la vidéo sur Canal VOD (j’ai été obligé de le louer sur la plateforme car il n’était pas disponible sur Amazon Prime contrairement aux suivants, mais en VOSTA uniquement). D’ailleurs, la dernière demi-heure de confrontation entre Mme Voorhees et la final girl est aussi géniale qu’éprouvante, et le fait que cette dernière se contente chaque fois de la neutraliser est finalement réaliste si l’on considère que l’héroïne n’est pas un monstre, elle. De manière générale, la plupart des épisodes suivants suivront ce modèle avec un dernier tiers consacré à une course-poursuite, forcément plus axée sur le suspense que sur l’enchaînement de meurtres, donc dans un esprit plus proche de Halloween (les deux premiers du moins). Autre futur élément récurrent, le jumpscare final, très joli encore une fois et ouvertement inspiré par celui de Carrie – et d’ailleurs sans doute censé être un rêve dans la mesure où les suites n’étaient probablement pas prévues à ce stade. En revanche, un point fort qui va disparaître au bout de quelques films, c’est le fait que l’identité de la final girl ne soit pas évidente ; j’ai d’ailleurs eu de la peine quand celle que je pensais être l’héroïne, mignonne et attachante, s’est avérée être la première victime…
Le meurtre du film : Celui, célèbre, de Kevin Bacon, même si on peut sérieusement se demander comment lui et sa copine n’ont pas vu avant le cadavre sur le lit du dessus !
Chapitre 2 : Le tueur du vendredi (1981)
réalisé par Steve Miner
Assistant-réalisateur sur le précédent, Steve Miner signe ici son premier film, mais il fera également le prochain ainsi que quelques films d’horreur (relativement) réputés comme House (1985), Warlock (1989) ou… Halloween H20 (1998). Cette suite débute d’une manière alors peu commune (à ma connaissance) dans le cinéma, mais là encore récurrente dans cette série ; les cinq/dix premières minutes sont un résumé de la dernière demi-heure du précédent, jumpscare final compris. Même si c’est un peu pénible quand on les enchaîne, c’est ici bien nécessaire pour expliquer (comme ils peuvent) le pourquoi du comment Jason cherche à venger sa mère. Passé ce résumé, le prologue où la final girl du précédent devient la première victime est particulièrement réussi. J’aime aussi beaucoup l’idée que le masque de Jason soit une taie d’oreiller avec juste un trou pour son unique œil, même si le rendu est moins convaincant que dans Resident Evil 4. Il faut dire que le tueur est encore très pataud, et se fait un peu malmener comme ceux de Scream – il est par exemple stoppé par un coup dans les parties, ce qu’on imaginerait très mal dans les épisodes suivants… Le final mythique où l’héroïne se fait passer pour la mère de Jason (d’où l’intérêt du rappel initial) est quand même bien tiré par les cheveux et, à ce sujet, Jason les porte clairement long dans le jumpscare final alors qu’il sera chauve dès le prochain, qui se déroule pourtant juste après, samedi 14 et dimanche 15 !
Le meurtre du film : Celui du moniteur en fauteuil roulant, vachard mais jubilatoire, sera d’ailleurs remontré dans de nombreuses introductions des épisodes de la série.
Chapitre 3 : Meurtres en 3Dimensions (1982)
réalisé par Steve Miner
À l’image des troisièmes volets des licences horrifiques Jaws et Amityville, cet épisode a été tourné en 3D et, comme tous les films de cette seconde vague de relief, l’exploitation de la technologie n’est pas des plus subtiles. Dès le début, enfin après encore cinq minutes de rappel, on est accueilli par un beau plan nocturne de linge qui sèche et flotte au gré du vent, ce qui doit être particulièrement joli en 3D. Mais bien entendu, il faut qu’une future victime fasse tomber une perche en passant entre deux draps, et ne manque pas de nous en coller l’extrémité dans la tronche en le remettant en place… Et on a bien sûr droit à toute la panoplie du genre, du serpent qui sort de nulle part au concours de jonglage, même si la séquence du yo-yo qui monte et descend au-dessus de la caméra a dû déclencher des standing ovations dans les séminaires d’assistants opérateurs (si ça existe) où il aurait été projeté, vu que le point suit le jouet à la perfection malgré ses changements de direction erratiques. Néanmoins, si cet épisode est quelque peu décrié à cause de ses excès, il n’en reste pas moins culte pour cette inoubliable musique disco, et surtout important pour les fans car Jason y récupère son emblématique masque de hockey en l’empruntant à un petit plaisantin. Mais on est déjà dans la redite avec un meurtre qui est le « remake » de celui de Kevin Bacon dans le premier, et un jumpscare final qui est le miroir de celui du volet inaugural. Il est hélas introuvable à ma connaissance en Blu-ray 3D, et a juste fait l’objet d’un DVD en anaglyphe (beurk), mais j’ai pu visualiser quelques scènes en 3D grâce à ma technique secrète (*).
Le meurtre du film : Beaucoup préfèrent le meurtre au harpon, mais j’ai un faible pour la tête compressée jusqu’à ce que l’un de ses yeux soit projeté sur le spectateur !
(*) Je n’ai pas eu l’occasion d’en parler jusqu’ici, mais j’ai découvert le moyen de convertir n’importe quel film en 3D et bien mieux que n’importe quelle conversion existante, même si c’est un peu fatigant. J’ai eu l’idée parce qu’un ami me faisait remarquer qu’il ne perdait pas totalement la sensation de 3D dans la réalité lorsqu’il fermait un œil. Comme notre cerveau retravaille énormément notre vision (il colorise notre vision périphérique en noir et blanc par exemple), j’ai donc songé à fermer un œil en regardant un film pour voir s’il extrapolait la 3D. Et ça marche ! Cela dépend peut-être des gens, et parfois des types de plans et donc des films, mais c’est extrêmement flagrant sur les gros effets de jaillissement de celui-ci.
Chapitre final (1984)
réalisé par Joseph Zito
Comme vous l’aurez déjà compris, cet épisode final n’en a que le nom même s’il était bien censé être le dernier. Après tout, Jason n’était pas laissé pour mort dans les précédents, alors que c’est le cas ici. Et d’ailleurs, il est vraiment mort à la fin de ce film, et sera « ressuscité » par la suite. Mais commençons par le début, encore un récapitulatif des volets précédents qui propose carrément un florilège de leurs plus beaux meurtres… Sachez qu’il est considéré par certains, dont l’auteur de cet article qui m’a inspiré ce marathon, comme le meilleur de la série, mais j’estime qu’il s’agit plus d’une opinion de fan que de cinéphile. Je suis sans doute biaisé par le fait que le réalisateur est surtout connu pour des films d’action avec Dolph Lundgren ou Chuck Norris, car il m’a semblé bien moins subtil côté mise en scène (en dehors d’un joli meurtre en ombre chinoise), et surtout moins beau en termes de photographie, parfois même franchement sous-exposé. Cela dit, il se montre sans doute plus généreux que ses prédécesseurs en matière de violence et de nudité, ce qui explique aussi cela… Néanmoins, je dois bien reconnaître que la dernière demi-heure, comme d’habitude très intense, relève nettement le niveau. Il faut dire aussi que comme le précédent, c’est un épisode charnière car il voit la première apparition de Tommy Jarvis, unique personnage récurrent de la série hormis Jason, qui peut même en être considéré comme le héros. Dans le jeu vidéo, il a toutes ses statistiques au maximum et c’est toujours juabilatoire de se réincarner en lui pour aller à la rescousse des autres moniteurs… Mais dans son premier film, il est encore enfant et hélas joué par l’insupportable Corey Feldman. Après, c’est assez rafraichissant d’avoir un gamin dans un film d’horreur d’autant que, rassurez-vous, il ne fait pas tourner Jason en bourrique avec des tours pendables dignes des Goonies ou de Home Alone. Et même si c’est techniquement lui qui donne le coup fatal qui va bâtir sa légende, il me semble que sa grande sœur reste la vraie héroïne du film malgré tout…
Le meurtre du film : Celui, célèbre, de Crispin Glover, pas très imaginatif mais quand même bien marrant (« Ah, mais il est où ce tire-bouchon ? – T’as regardé dans ta main ? »).
Chapitre 5 : Une nouvelle terreur (1985)
réalisé par Danny Steinmann
Quand j’ai dit que le précédent était censé être le dernier, les producteurs avaient quand même de la suite dans les idées, puisque son dernier plan laissait clairement penser que Tommy Jarvis avait été (logiquement) traumatisé… On n’a pourtant pas droit à un récapitulatif et ça commence par un prologue où Tommy enfant (donc joué par Corey Feldman) assiste à la résurrection de Jason… mais c’est un rêve ! Il se réveille jeune adulte (l’acteur étant sans doute plus âgé que le rôle) en partance pour une maison de repos psychiatrique où les meurtres vont commencer à se multiplier. Même si le premier est clairement commis pas un tiers, l’idée est de faire douter sur l’identité du tueur, Tommy devenu fou ou Jason ressuscité. Eh bien ce n’est ni l’un ni l’autre, et on a donc affaire au seul épisode de la série, avec le volet inaugural, où Jason n’est pas le meurtrier… C’est sans doute en grande partie à cause de cela qu’il est mal aimé, en particulier par l’auteur du classement évoqué au paragraphe précédent qui le considère même comme l’un des pires – après le 8 qui fait l’unanimité en la matière et le reboot de 2009 qui, lui, semble au contraire beaucoup diviser… Visuellement, il entame un style typique de la fin des années 1980 qu’on retrouvera aussi dans les suivants, c’est-à-dire une photographie plus propre que le précédent, mais qui ne retrouve pas le naturalisme plus 70s des premiers, avec un goût prononcé pour les orages bleutés. Mais le problème n’est pas tant là que dans l’équilibre perdu entre terreur et grand-guignol. Il est difficile de le prendre au sérieux avec ses quelques blagues potaches et sa nudité marquée, mais il n’est pas fun pour autant avec son intrigue psychologique. C’est un peu vache d’attaquer l’interprétation dans un slasher, mais le protagoniste n’est tout simplement pas à la hauteur, et la mise en scène non plus car il aurait peut-être fallu un Wes Craven pour ce concept ambitieux évoquant Freddy sort de la nuit (1995) avec dix ans d’avance.
Le meurtre du film : Hélas aucun. Ils semblent désormais un peu plus édulcorés et les quelques morts originales (la fusée éclairante dans la gorge, l’écrasement de la tête contre un tronc avec une ceinture ou le meurtre dans les WC) ne sont pas totalement réussies.
Chapitre 6 : Jason le mort vivant (1986)
réalisé par Tom McLoughlin
Après l’épisode un peu trop « sérieux » (toutes proportions gardées), voici le parodique. Le prologue annonce la couleur avec un clin d’œil à James Bond même si j’avais espéré un générique entier à la Maurice Binder, à base de machettes et de monitrices dénudées virevoltant à l’écran au ralenti… Mais surtout, comme le titre du film l’indique, Jason est bien ressuscité et ce n’est pas un rêve cette fois. Dans un mouvement là encore typique du genre et de la période, la série bascule ouvertement dans le fantastique même si ça se limite ici à l’introduction. Mais on a déjà droit à ces éclairs bleus de l’ère prénumérique, comme on en verra de plus en plus à la fin de la décennie dans des films d’horreur comme Waxwork (1988) ou Warlock (1989), le cinéma bis jalousant sans doute les blockbusters à effets spéciaux de réalisateurs ayant débuté dans l’horreur (John Carpenter, Joe Dante, Tobe Hooper et Cie). Ce sera plus flagrant dans le prochain, mais on a également affaire ici à un précurseur du cocktail humour et gore ; Le Retour des morts vivants (1984) était déjà passé par là mais Evil Dead 2 ou Bad Taste ne sortiront que l’année suivante. Cela va même assez loin avec des mises en abyme évoquant Scream avec dix ans d’avance… Et si ça ne suffisait pas à démarquer le film du précédent, Tommy Jarvis est de retour mais interprété par un autre comédien et surtout moins torturé, plus proche du héros de film d’aventure. Le gore n’est pas forcément édulcoré mais passe mieux et, en outre, il n’y a pas qu’un seul enfant comme dans les deux précédents mais plein – au moins les moniteurs bossent vraiment pour une fois (enfin un peu). Néanmoins, Jason (ou plutôt le réalisateur) ne trouve toujours pas le courage d’en tuer un seul (*)… Cela aurait pu aller encore plus loin, donc, mais le film n’en reste pas moins intense et son final réussi.
Le meurtre du film : Le coup du smiley ensanglanté sur le tronc d’arbre au début va un peu trop loin dans l’humour et je préfère le flic plié en deux (mais pas de rire) à la fin.
(*) Cela pourrait être logique s’il ne tuait vraiment que les moniteurs de colo, responsables de la mort de sa mère comme de sa propre noyade (et qui méritent clairement de mourir, on est tous d’accord), mais cela fait bien longtemps qu’il a fait des entorses à son objectif SMART.
Chapitre 7 : Un nouveau défi (1988)
réalisé par John Carl Buechler
Hélas, comme le premier, celui-ci était indisponible sur Amazon Prime et j’ai donc dû le louer cette fois sur le service VoD de Google, où il n’était en outre proposé qu’en VF (seul Apple semble l’avoir en VO)… Comme je l’expliquais à l’instant, il s’agit de la suite logique du précédent – on a d’ailleurs droit à l’habituel récapitulatif – mais pas sur le plan de l’humour, au contraire, sur celui du virage au fantastique typique de la fin des années 1980, avec une héroïne dotée de pouvoirs télékinétiques façon Stranger Things. En fait, comme le raconte en détail cet article, à une époque où il est déjà question d’un cross-over avec Freddy alors écarté car ce dernier est bien plus populaire au box office (car plus axé sur le fantastique sans doute), l’idée est plutôt de faire un Jason vs. Carrie ! Hélas, on est bien loin de De Palma et il est clair que le réalisateur, un spécialiste des effets de maquillage, n’a pas eu les moyens de ses ambitions… La télékinésie permet surtout d’expliquer, de manière toutefois laborieuse (même si on sait que le lac a connu de nombreux drames bien avant la noyade du petit Jason), comment ce dernier peut être libéré du fond de l’eau où il était enchaîné depuis la fin de l’épisode précédent. Mais sinon, notre héroïne pas très charismatique fait bien voler maladroitement quelques objets, mais elle ne parvient à sauver personne hormis son boyfriend avec ses pouvoirs. L’affrontement final offre quand même quelques trucs un peu plus spectaculaires pour la série, mais là où l’auteur du classement précédemment mentionné aurait souhaité un final aux proportions cosmiques, je me serais « contenté » pour ma part de voir Jason exploser comme John Cassavetes dans Furie (1978) pour rester chez De Palma… Bon, je dois bien admettre qu’on peut difficilement voir arriver ce que fait l’héroïne pour stopper le monstre, mais beaucoup ont trouvé ça plutôt ridicule.
Le meurtre du film : Sans hésitation le sac de couchage fracassé contre un arbre (avec quelqu’un dedans bien entendu), les autres n’étant pas très imaginatifs pour le coup…
Chapitre 8 : L’Ultime retour (1989)
réalisé par Rob Hedden
Ultime, lol ! Unanimement mal aimé, cet épisode a il faut dire souffert d’un gros problème de budget qui n’a pas permis de tenir la promesse du titre original : Jason Takes Manhattan, « Jason se fait Manhattan » en véeffe. En effet, le film, pourtant un peu plus long que d’habitude, se déroule aux deux tiers sur pas moins de trois bateaux successifs en partance vers la Grande Pomme… Et une fois sur place, ce n’est hélas pas la joie pour autant puisque ça se passe surtout sur les docks et dans les égouts, Jason ayant la fâcheuse tendance de suivre l’héroïne (la fille comme la drogue d’ailleurs) plutôt que de profiter du terrain de jeu. Et je peux le comprendre car Jensen Daggett est pour moi l’actrice la plus craquante de la série (avec Jennifer Cooke dans le sixième, mais elle n’en est pas tout à fait l’héroïne). Voilà peut-être pourquoi je ne le trouve pas aussi « irregardable » que l’auteur de ce classement, mais il y a quand même des scènes sympas dont celle du métro justement, bien que Jason ne tombe pas dans la bonne direction au freinage… De même, si le fameux combat de boxe qui devait se tenir au Madison Square Garden – Jason devait aussi se jeter du haut de la Statue de la Liberté ! – se déroule finalement sur un toit quelconque, il n’en offre pas moins le meilleur meurtre du film (voir ci-dessous). Au fond, le problème vient plutôt du fait que la formule ne change pas vraiment avec le décor, avec par exemple le meurtre au sauna qu’on aurait imaginé partout sauf à bord d’un bateau. Le fantastique persiste avec les visions de l’héroïne qui n’a pas de pouvoirs pour autant, et un Jason qui retombe en enfance à la fin… Et surtout, hormis l’héroïne encore une fois, les personnages semblent encore plus stéréotypés qu’à l’habitude, parfois à la limite de l’improbable (la rockeuse).
Le meurtre du film : Sans hésitation là aussi, la décapitation à coup de poing !
Malgré le mot « ultime » dans le titre (français) du huitième volet, et sans compter le spin off Freddy contre Jason (2003) ni le reboot de 2009 (disponible sur Amazon Prime cependant), la série est constituée de deux autres épisodes, Jason va en enfer (1993) et Jason X (2002). Le premier, qui lui a bien « final » dans son titre original pour la deuxième fois de la série, n’est pas considéré comme l’un des meilleurs, sans doute à cause de son intrigue emberlificotée où Jason passe de corps en corps à la recherche d’un hôte de sa famille, reproduisant ainsi la faute de goût scénaristique du rival Halloween… Mais le deuxième est pour le coup assez culte du fait de son côté délirant, poussant bien plus loin le bouchon que le sixième épisode puisqu’il se déroule dans l’espace. Hélas, aucun des deux n’est disponible en VoD…