Auteur : Guillaume Verdin

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Notes sur quelques films en 3D

La Bataille de la Montagne du Tigre

Seule la 3D fait honneur à la fourrure et la coiffure du Dr. Eggman de Hawk

Ayant du mal à trouver de nouveaux sujets d’articles, je me suis rabattu sur mon violon d’Ingres, la 3D, surtout que ce n’est finalement pas moins polémique que l’article politique que j’hésitais à faire… Après mon texte sur la généralisation inquiétante de la conversion l’été dernier, j’avais songé à faire un bilan des films de 2015 mais j’en avais justement loupés en salles, parce que certains d’entre eux sont hélas difficiles à voir en 3D au cinéma, notamment si on préfère la VO pour les films d’animation. Cela ne me gêne pas trop quand il s’agit de conversion (Au Cœur de l’océan, WarCraft), mais ça m’attriste vraiment pour les rares films tournés en 3D (Le Dernier Loup, La Bataille de la montagne du tigre, Le Livre de la Jungle)… On frôle encore une fois le sabotage, sauf que je ne comprends pas qui a à gagner quoi dans l’affaire. Surtout que pendant ce temps-là, les films de super-héros DC et Marvel sont systématiquement disponibles en 3D, alors que certains d’entre eux, en particulier ceux de l’écurie Disney, ne sont vraiment pas filmés pour ça… Et sont d’ailleurs très mal filmés tout court à mon avis. Eh, je vous avais prévenus que ce serait un article polémique !

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SOMA, ou faut-il avoir un corps pour être humain ?

SOMA (2015)

Quand SOMA a été annoncé, je suis resté plutôt mitigé. L’univers lovecraftien d’Amnesia semblait délaissé pour une SF (encore) plus galvaudée, même dans sa variante aquatique, et je craignais surtout que des robots seraient moins effrayants que les créatures indicibles du jeu précédent de Frictional Games. En plus, j’avais été très déçu par Machine for Pigs, sa fausse suite développée par The Chinese Room, le studio remarqué pour Dear Esther. J’avais trouvé ce fameux « walking simulator » intéressant et j’avais hâte de voir ce principe appliqué à une expérience plus ludique mais, hélas, ce jeu a prouvé que l’équipe n’était malheureusement pas aussi douée pour manier les mécaniques du survival horror… Au moins, avec SOMA, le studio d’origine était aux commandes, mais les premiers extraits du titre m’ont donné une impression de déjà vu. En voyant les robots se prenant pour des humains dès le début de l’aventure, je me suis vite douté de quelque chose, mais je ne m’imaginais pas alors que le jeu allait se révéler bien plus passionnant qu’Amnesia, en abordant en particulier des questions philosophiques notamment soulevées par le linguiste Noam Chomsky dans le film de Michel Gondry… Mais attention, cet article va presque tout vous spoiler !

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Stuart Gordon, le turbulent des fluides

Stuart Gordon

Comme je le disais dans mon précédent article, je suis à cours de sujets hormis une parodie de chanson très private joke et un article polémique sur le « bon sens », et je suis mal à l’aise avec les deux pour des raisons différentes… Et comme j’entends toujours autant « beat them all » et des conneries sur la 3D autour de moi, je dois bien me rendre à l’évidence ; je suis inaudible et il est triste que les gens qu’on écoute le plus (#Kanye) ne soient pas forcément ceux qui ont quelque chose à dire… Fin 2009, je me lançais dans l’écriture de deux livres en simultané : un recueil de nouvelles et un livre sur le réalisateur Stuart Gordon. L’idée était qu’en menant deux projets en parallèle, je conserverais forcément de l’intérêt pour au moins l’un des deux ; et ça s’est plutôt vérifié. Mais j’ai surtout donné la priorité aux nouvelles, que j’ai envoyées à un éditeur en février 2014 et qui sont restées dans ses tiroirs – c’est une longue histoire – près de deux ans, et sans succès. Or à un moment donné, je m’étais demandé si ça n’aurait pas été intéressant de « sacrifier » une nouvelle en la publiant sur ce blog. Mais j’ai beaucoup hésité sur le candidat, puisqu’il fallait choisir l’une des histoires les plus efficaces, mais pas forcément la meilleure afin de préserver l’ensemble…

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Quelques erreurs de prononciation classiques en anglais

Le Goût des autres (2000)

« the… »

Mon dernier article remonte déjà à la mi-décembre, et il est passé inaperçu même s’il faut que j’arrête de publier les week-ends d’attentats ou les jours de sortie de Star Wars… Entretemps, j’ai bien eu quelques idées mais je crains que certaines ne soient trop polémiques ou à l’inverse trop débiles (et en plus très private joke). Mais à force d’entendre « Ralph Finesse » (le fils caché de Louis de Finesse ?) dans l’horrible bande-annonce française d’Ave, César !, je me suis dit qu’il serait grand temps de profiter de ce blog pour tenter de corriger quelques erreurs de prononciation courantes en anglais… Cela me gêne de faire la leçon, mais je ne comprends pas bien comment certaines fautes peuvent perdurer à l’heure où il est très facile, grâce à Internet, de connaître la prononciation d’un mot dans n’importe quelle langue ! Encore un problème de curiosité j’imagine… J’espère donc que vous ferez vous-mêmes quelques recherches la prochaine fois. Moi-même j’en découvre tous les jours – j’ai appris il y a quelques jours que le « e » de Jessica Lange est muet ! – et si ça peut vous déculpabiliser, sachez que j’ai entendu des Américains commettre certaines des erreurs ci-dessous…

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La femme est l’avenir du catch

Lufisto

Lufisto – Parce qu’elles sont réglées, les femmes ne pourraient pas catcher ?

Dans mon article sur les coïncidences amusantes de la vie, j’avais évoqué ma passion pour le catch féminin – un aveu toujours difficile à faire quand je vois que la majorité des gens qui m’entourent ne comprennent rien au catch tout court… En plus, jusqu’à encore récemment, la plus grosse promotion au monde, la WWE, avait plutôt tendance à entretenir les préjugés du public : des bimbos siliconées qui se crêpent le chignon. Heureusement, le timing est plutôt bon pour défendre le catch féminin, actuellement en pleine « Diva Revolution » qui s’intègre clairement dans un mouvement féministe plus général, en particulier dans le sport – et aussi chez les kamikazes, mais ça on s’en serait passé. Les joueuses apparaissent sur la couverture du dernier FIFA – les Américains s’intéressent de toute façon davantage au versant féminin de notre « soccer » – et Ronda Rousey est même seule sur celle du prochain jeu UFC ; elle a certes perdu son titre juste après l’annonce mais cela reste une excellente nouvelle (y compris sa défaite !). Je vais donc tenter de tracer un panorama de la discipline en essayant de me souvenir à peu près comment je l’ai moi-même découverte.

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El Dorado, Level 4 : Le paradis perdu

El Dorado

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Même si mon article précédent finissait par parler de jeux vidéo, El Dorado était donc initialement une idée de film, ou plutôt le fantasme d’un long-métrage. Mais, comme je l’ai déjà raconté dans mon premier texte sur Sanguelia, je me suis retrouvé début 2013 dans une période assez calme côté travail, et je me suis imposé la bonne résolution pour cette année-là de me lancer dans la création de jeux avec ClickTeam Fusion. Puisque c’était clairement le développeur espagnol Locomalito qui m’avait redonné envie de créer des jeux, d’autant qu’il travaille lui-même avec Game Maker, je me suis dit : « Et si j’osais lui proposer une collaboration ? » Son Maldita Castilla est certes inspiré par Ghouls ‘n Ghosts, mais  il contient aussi pas mal de références précises à l’Histoire de l’Espagne (le sujet le passionne), donc il n’était pas insensé que mon projet mettant en scène un conquistador puisse l’intéresser… Hélas, il a refusé poliment, ayant déjà beaucoup de projets personnels en cours et peu de temps à y consacrer. Mais cela m’a évidemment miné le moral, sachant que je ne serais jamais capable de créer seul l’aspect visuel que j’avais en tête – ne serait-ce que le dinosaure à plumes…

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Élémentaire, mon cher Frogwares

Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments (2014)

J’ai découvert la série des Sherlock Holmes sur le tard avec le dernier épisode en date, Crimes et Châtiments. J’ai toujours aimé le principe des jeux d’aventure, mais pas forcément les point & click qui, dans les faits, ont du mal à se départir du lourd héritage de Sierra et surtout de LucasArts… Ces dernières années, je m’étais plutôt tourné vers le survival horror contemplatif à la Amnesia, et vers des jeux d’enquête hybrides comme Ace Attorney ou L.A. Noire. Mais il est vrai que Crimes et Châtiments parvient incroyablement bien à retranscrire en gameplay le genre d’enquêtes que mène Holmes. En revanche, comme on va le voir, la narration est plutôt décousue, mais cela n’a fait qu’éveiller davantage mon intérêt pour les épisodes précédents, dont l’un est en plus basé sur l’univers de Lovecraft ! Heureusement, si Le Testament est à part, les cinq premiers sont disponibles en bundle sur Steam, avec en plus un horrible spin off de type hidden object, et hélas pas celui de 2011 d’après Le Chien des Baskerville, mais Le Mystère du Tapis Persan. En voulant voir s’il valait mieux que je n’en prenne que deux ou trois plutôt que le tout, j’ai constaté que la série avait énormément évolué, et je l’ai d’ailleurs signalé dans un podcast. Et je ne croyais pas si bien dire !…

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El Dorado, Level 3 : Herzog × Crichton × Lovecraft

Aguirre, La Colère de Dieu (Werner Herzog)

Superbe visuel tiré d’une affiche d’Aguirre, La Colère de Dieu (Werner Herzog)

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Comme je le disais à la fin de mon précédent article, c’est souvent la frustration liée au fait de ne pas pouvoir transcrire visuellement mes idées qui me démotive. Mais au-delà des graphismes, c’est aussi et surtout une question de direction artistique, d’univers, de sekaikan pour prendre un terme japonais à la mode. Lorsque le jeu présente d’emblée un contexte et des personnages riches et originaux, les idées s’accumulent en effet boule de neige et il est plus facile de rester motivé. De même qu’on peut créer un gameplay inédit en fusionnant deux genres rebattus, on peut bâtir un univers original en multipliant les sources d’inspiration. C’est ce que j’ai essayé de faire avec El Dorado qui fait partie de ces projets pas si anciens, mais qui ont eu le temps d’agglomérer diverses influences, aussi bien dans la littérature que dans le cinéma. Mais il me faut tout de suite préciser qu’à l’origine, c’était une idée de long-métrage – bien entendu irréalisable avec mes faibles moyens – puisque je viens de l’audiovisuel. Et d’ailleurs, sa source d’inspiration première est Aguirre, l’un de mes films préférés. Ce film signé Werner Herzog en 1972 conserve encore aujourd’hui un style unique.

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Converti à la 3D… mais pas à la conversion !

Mad Max: Fury Road (2015)

Résignée, Furiosa songe à ce qu’aurait pu donner Mad Max en vraie 3D…

J’ai déjà beaucoup eu l’occasion de défendre la 3D sur mon blog, que ce soit au cinéma ou dans les jeux vidéo, et je pensais ne plus avoir à en reparler comme le procédé semblait s’être démocratisé, du moins dans les salles obscures… Mais l’actualité récente, en particulier suite au succès de Mad Max, m’oblige de nouveau à aborder le sujet car la majeure partie du public n’a sans doute même pas conscience de l’étonnante escroquerie que Hollywood est en train de nous concocter. Moi-même, je pensais naïvement pouvoir boycotter les films convertis, du moins contre le désir de leurs auteurs (My Soul to Take, Le Dernier Maître de l’Air), mais il faut dire qu’à l’époque, c’était tellement raté que ça se voyait au premier coup d’œil. Hélas, Marvel et Warner en particulier ont raffiné le procédé – il faut dire que les blockbusters contiennent de plus en plus d’images de synthèse – et il est donc en train de se généraliser. Le site Real or Fake 3D recense les films tournés en 3D et ceux qui sont convertis, et on y voit clairement comment le rapport de force a basculé en 2015 ! Et c’est d’autant plus déprimant que la plupart des films en vraie 3D sont des films d’animation…

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El Dorado, Level 2 : C’est pas sorcier !

El Dorado

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Je ne suis plus tout à fait certain de la chronologie des évènements. Même si j’ai l’habitude de coucher mes idées les plus approfondies sous Word, je ne pense pas toujours à mettre la date, ou bien j’ai recours à la datation automatique du logiciel qui n’est pas toujours très fiable puisqu’elle se met à jour à chaque modification du fichier. Et puis j’ai changé de version d’Office entre-deux ! Mais disons que l’évolution du projet s’est faite en deux temps. Fin 2008 sortait le jeu Castlevania : Order of Ecclesia, le troisième et dernier épisode de la série sur DS. J’ai toujours beaucoup aimé les « Igavania » et celui-ci atteignait un niveau d’excellence en termes de réalisation, abandonnant le trip manga des épisodes précédents pour revenir à un style plus pictural. C’est à peu près à la même période que je lisais l’intégrale de Lovecraft, et comme le titre de Konami contient quelques références à son œuvre, je me suis mis à fantasmer un jeu basé sur les nouvelles de l’écrivain mais utilisant le « moteur » d’Order of Ecclesia. J’ai même créé – en 2009 a priori – le document de design d’un jeu baptisé The Cthulhu Chronicles même s’il était d’emblée évident qu’il resterait à l’état de texte.

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