Cinéma

Good Old Movie

Gog (1954)

Gog (1954)Si je n’en avais jamais entendu parler, c’était déjà le cas des précédents films abordés mais je dois admettre que j’étais très sceptique vis-à-vis de ce film de science-fiction, influencé par son titre plus préhistorique qu’autre chose, et la jaquette du Blu-ray (différente de l’affiche ci-contre) n’inspirait pas plus la confiance… Et pourtant, c’est non seulement une excellente surprise mais le film a même été très bien accueilli par la critique à l’époque bien que, en dehors des projections presse et de cinq salles de Californie, il ait été diffusé en 2D du fait de sa sortie tardive, début juin 1954. Gog est en fait le troisième film d’une trilogie conçue par le producteur Ivan Tors, qui mettait un point d’honneur à proposer de la science-fiction non violente (en tout cas non graphique) et documentée. Ainsi, certains concepts scientifiques y apparaissent pour la première fois, comme l’idée de stase pour le voyage spatial qui inspire la séquence d’ouverture ; des scientifiques commencent par geler puis dégeler un mignon petit singe mais, par la suite, deux d’entre eux trouveront la mort, l’un après l’autre, alors que la porte de la salle se referme derrière eux et que la température se met à baisser toute seule… Donc s’il n’y a aucune goutte de sang, il y a tout de même des morts bien atroces et on imaginerait facilement un remake gore. C’est finalement le robot éponyme qui est bien trop ridicule pour faire peur même si cela le rendrait d’autant plus terrifiant dans la réalité. D’ailleurs, le film aurait influencé le roman La Variété Andromède (1969) de Michael Crichton, adapté au cinéma en 1971 par Robert Wise.

 

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L’exercice a été profitable

Qui a peur de Virginia Woolf... dans le parking ?

Cela faisait longtemps que je souhaitais mettre en ligne mes courts-métrages, jusqu’ici uniquement disponibles sur Facebook mais dans une qualité moindre, bien qu’ils aient tous été tournés en définition standard ; j’ai été diplômé de l’EICAR en 2006, au moment où la HD commençait juste à se démocratiser dans la prise de vue – l’un des nombreux mauvais timings qui ont émaillé ma « carrière »… Ces films eux-mêmes n’ont du reste pas toujours été faits au « bon » moment. Il faut préciser en préambule que cette école d’audiovisuel est l’une des rares, peut-être même la seule, à permettre à tous les étudiants en réalisation de tourner un film de fin d’année. S’il y avait également des sélections des meilleurs scénarios et des récompenses aux films primés lors des projections de fin d’année, c’était uniquement pour pouvoir tourner en pellicule, en général avec une équipe plus chevronnée. Or ça a souvent été mon souci ; comme j’étais toujours prêt avant les autres, je prenais les premiers créneaux de tournage dont personne ne voulait, et je me retrouvais à faire mes films précisément en même temps que ceux en pellicule qui mobilisaient du coup les meilleurs techniciens…

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Cinéma Bolsonaro

Jivaro/L’Appel de l’or (1954)

Jivaro/L’Appel de l’or (1954)Jivaro est en fait le second long-métrage en 3D d’Edward Ludwig après Sangaree (1953), un film en costumes sur la révolution américaine qui avait déjà pour vedette Fernando Lamas (le père de Lorenzo, et l’une des rares stars hispaniques de Hollywood il me semble) et qui était du coup le tout premier film en 3D de la Paramount. Lui aussi a été édité en Blu-ray chez Kino Lorber mais il est hélas introuvable ces temps-ci, ce qui est un peu dommage dans la mesure où un film d’aventure est quand même moins original en matière de stéréoscopie… En même temps, comme il est sorti à la fin de la première vague 3D, en février 1954, Jivaro n’avait jamais été projeté dans sa version originale à l’époque, lui (c’était même la première fois qu’un grand studio n’imposait plus la version 3D). Et c’est encore plus dommage car il en fait une utilisation assez judicieuse. À propos de Taza, fils de Cochise (1954), tourné entièrement en décors réels, j’avais expliqué qu’on pouvait difficilement tricher en 3D, mais Ludwig et son équipe y sont parvenus. Hormis quelques stock-shots en 2D de la forêt amazonienne (histoire de légitimer ce qui était affirmé dans le dossier de presse), la seconde équipe a tourné en Floride et le gros du film a été fait dans les studios de la Paramount, mais il faut vraiment se concentrer sur le fond de l’image dans certains plans pour entrapercevoir les murs peints, tant les décors sont vastes et incroyablement riches.

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Labyrainette

The Maze (1953)

Comme je menaçais de le faire dans mon précédent article, je me suis fait une commande de huit Blu-rays américains (dont sept en 3D) histoire de rentabiliser mon lecteur multi-zone. J’avais au préalable recensé un maximum de films disponibles sur Amazon.com et, parmi ceux qui étaient en stock, j’ai sélectionné ceux ayant des frais de port similaires (pour les mutualiser) puis j’ai éliminé les plus chers ; certains dépassent tout de même les $50… Je n’ai donc aucune comédie musicale pour le moment, ni l’unique (?) film de guerre en 3D, mais sept films allant de 1953 à 1984, sans western cette fois mais avec surtout de l’horreur et un zeste d’aventure. Il est aussi intéressant de noter que trois films n’appartiennent ni à la première vague des années 1950, ni à la deuxième des années 1980, mais nous y reviendrons, donc, le but étant de les traiter individuellement quitte à proposer des articles plus courts mais réguliers. Il faut dire que la plupart de ces Blu-rays sont édités par Kino Lorber, et ils proposent presque toujours des commentaires audio passionnants et parfois des courts-métrages en bonus, comme un dessin animé en 3D de Woody Woodpecker avec Wings of the Hawk (1953), que je n’avais hélas pas encore vu à la publication de mon article…

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Quatre westerns en région invalide

Metalstorm: The Destruction of Jared-Syn (1983)

Depuis mon précédent article, j’ai fait plusieurs découvertes surprenantes dont une le contredit en partie, puisque j’ai appris que le film Monster Hunter n’avait hélas pas été tourné en 3D, ce traître à la race binoculaire qu’est Paul W.S. Anderson s’étant même mis à la conversion depuis son précédent film, le dernier Resident Evil avant le futur reboot. C’est d’autant plus triste que même ses admirateurs estiment que son montage haché ne se prête pas du tout au procédé… Cela n’en reste pas moins ironique de la part de Sony qui produit ses films et avait sans doute fourni les rigs 3D pour ses tournages, mais on peut imaginer que ça les mettait mal à l’aise de publier un Blu-ray 3D que leur nouvelle console flambant neuve ne peut pas lire – et à ce sujet, j’ai aussi appris quelque chose d’édifiant, mais j’y reviendrai… Parce que, à la base, la découverte d’un western en 3D réalisé par Douglas Sirk m’a aussi bien inspiré l’article précédent que donné envie d’acheter quelques films en import. J’en avais au départ retenu cinq mais, pour économiser des frais de port, je suis parti sur quatre titres, deux westerns de la première vague 3D des années 1950 et deux séries Z post-apocalyptiques de la deuxième des années 1980, du même réalisateur en plus.

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La 3D annulée

Monster Hunter

Cela fait à présent plus de trois mois que je n’ai pas publié d’article… J’en ai toujours un sur le catch en brouillon depuis des années, mais je souhaitais surtout écrire une série de post mortem sur mes courts-métrages, ce qui nécessiterait de les remettre en ligne en bonne qualité. Le problème est qu’il me faudrait pour ça la fibre que j’attends, justement, depuis plus de trois mois. Et puis lundi matin, j’ai fait une découverte qui m’a inspiré ce texte sur ma marotte, celle qui donne à ce blog son slogan, la 3D. Après tout, le dernier article sur le sujet, déjà un peu désespéré, remonte à plus d’un an et il s’est passé pas mal de choses depuis, ou du moins la situation a empiré. Mais il y a eu un petit évènement aujourd’hui, c’est la sortie du nouveau Wonder Woman en vidéo, or l’édition limitée steelbook contient le Blu-ray 3D du film, même s’il s’agit de conversion… En revanche, à la fin du mois doit également sortir le film Monster Hunter qui lui n’est proposé qu’en 2D alors que, ironiquement, il a sans doute été tourné en 3D comme tous les films de Paul W.S. Anderson depuis pas mal d’années déjà…

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Trois films qui m’ont construit

Vampyr (1932)

Dans le cadre de ma série de souvenirs, j’ai eu l’occasion de consacrer des articles à des films qui m’ont marqué à jamais comme Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin (1986), Abyss (1989), Dracula (1992) ou encore Mission : Impossible (1996) notamment. Or depuis, il m’est souvent arrivé de me demander pourquoi je n’avais pas abordé tel ou tel autre. Mais la raison est simple ; cette série d’articles était construite sur une chronologie, et il ne m’était donc possible que d’évoquer des films vus en salle, à leurs sorties, pour pouvoir dater leurs découvertes avec un minimum de précision. Et même si tout cinéphile préfère voir un film au cinéma, il serait étonnant qu’il y en ait encore qui n’ait jamais découvert le moindre chef d’œuvre sur un petit écran… Et au fond, c’est même tout à son honneur pour un film de nous hanter malgré des conditions de visionnage loin d’être idéales. Bien que je note dans mon agenda tous les films que je vois depuis déjà pas mal d’années, il serait laborieux (et au moins impossible pour le premier) de dater ma découverte des trois longs-métrages qui suivent, que je vais tout de même présenter dans l’ordre dans lequel je pense les avoir vus. Il y en aurait sans doute beaucoup d’autres qui vont sans doute me revenir à peine le temps de cliquer sur « publier » mais ces trois-là m’ont énormément influencé, et confirment d’ailleurs si c’était nécessaire mon intérêt pour l’horreur et le fantastique.

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La toute-puissance de la pensée

Scanners (1981)

Ce duel de Scanners commence à mal tourner…

Je vais poursuivre sur le matérialisme de mon article précédent avec un concept qui me tient à cœur. Concept que j’ai toujours appelé comme le titre de cet article en croyant qu’il s’agissait d’une dénomination « officielle » mais c’est semble-t-il une création de Serge Grünberg pour son livre sur David Cronenberg (dont il va être question ici), inspirée par Freud cela dit. Le terme philosophique semble apparemment plutôt être le problème (ou dichotomie) corps-esprit, encore qu’il se penche surtout sur la corrélation entre le cerveau et l’esprit, autrement dit la matérialisation physique de ce dernier. Or ce qui m’intéresse, c’est la propension de l’humain, en particulier l’intellectuel, à faire primer la pensée sur le corps. En vieillissant, on prend de plus en plus conscience du poids de son corps, et on cherche aussi (en vain bien entendu) à s’en libérer. Or Cronenberg est considéré comme l’inventeur du genre « body horror » (horreur corporelle ou viscérale), et l’un de ses thèmes principaux (sinon le thème principal) est justement de nous rappeler la connexion entre corps et pensée…

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Six trouilles plus une

Halloween H20

Au départ, je n’étais pas très tenté de faire pour Halloween ce que j’avais fait pour Vendredi 13, n’ayant après tout pas de jeu dérivé cette fois, mais surtout parce que j’avais le pressentiment que même si le premier film est un chef d’œuvre, en tant que série, Halloween était bien plus mauvaise. Comme je l’avais expliqué au sujet de la franchise rivale, Halloween est déjà bien plus heurtée, avec un gros changement de direction au troisième épisode mais sans lendemain, puis pas moins de trois reboots en l’espace de cinq films… Or ironiquement, c’est le succès des Vendredi 13 chez Paramount qui a motivé la production chez Universal de suites à Halloween – un juste retour des choses puisque le long-métrage de John Carpenter avait inspiré son concurrent et lancé plus généralement la mode des slashers (même s’il existe quelques représentants plus anciens bien entendu). Le réalisateur n’avait toutefois pas spécialement l’intention d’en réaliser mais, comme l’argent pouvait lui assurer une certaine indépendance, il a accepté d’écrire et produire quelques suites tout en tournant d’autres films. Il a été notamment impliqué dans les deux suivants que vient de rééditer Le Chat qui fume et, comme je les ai commandés, autant les aborder. Et puis les suivants sont pour le coup tous disponibles sur Amazon Prime, sans exception cette fois et en VOSTF. J’avais donc peu d’excuses d’éviter ce second marathon même si, comme prévu, c’était nettement plus inégal…

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Huit films 13 intéressants (parfois)

Vendredi 13

Bien qu’étant un amateur de films d’horreur, j’aurai donc attendu d’avoir près de quarante ans pour voir le moindre film de la série Vendredi 13. Il faut dire que John Carpenter est l’un de mes réalisateurs préférés et qu’il a toujours dénigré ces films. En effet, même s’il reconnaît qu’il a fait son Halloween à l’époque où il était « plutôt du côté des cow-boys que des Indiens », il trouve le rival plus réactionnaire, enchaînant les meurtres gores de jeunes débiles, ce qui tend à nous mettre du côté de Jason… Ce n’est pas tout à fait faux, même si les victimes n’agissent pas de manière si stupide que ça, car il ne faut pas oublier que comme dans Halloween et comme le titre l’indique, les meurtres se déroulent en une nuit et elles n’ont donc pas forcément de raison d’être au courant de ce qu’il se passe. Quoi qu’il en soit, bien que le premier Halloween demeure très loin devant les Vendredi 13 mais aussi ses propres suites, les aventures de Jason m’ont semblé plus regardables que ce que je craignais.

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