Il y a un peu plus de trois ans déjà, je publiais ici un article assassin sur Remedy Entertainment, pour moi l’un des studios les plus surestimés dans l’industrie du jeu vidéo. Je venais alors de finir Control (2019) qui était sans doute son meilleur titre à ce jour, mais qui m’avait encore incroyablement frustré et j’avais d’ailleurs fini mon texte par « c’était la dernière fois que je faisais un jeu de Remedy Entertainment. » Mais il faut croire que le temps efface tout puisque j’ai encore souhaité lui donner une chance avec Alan Wake 2, qui il faut dire a semblé encore plus séduire la presse. Et puis de base, le survival horror est mon genre de prédilection. Cela dit, j’avais d’emblée un a priori négatif, ne serait-ce que parce que ce n’est pas de l’horreur matérialiste. Car c’est peut-être inspiré par ma série préférée, mais c’est aussi très nettement influencé et sans doute davantage par Stephen King et Cie, et j’ai beaucoup de mal avec le simple concept d’un écrivain qui modifie la réalité… Cependant, si la fausse série Night Springs a quasiment disparu de cette suite, les références à Twin Peaks sont autrement plus nombreuses, entre le doppelganger, les animaux empaillés, les raccords abrupts, l’humour absurde, les chansons à la fin de chaque chapitre comme à la fin de chaque épisode de la troisième saison, etc. Mais il y a aussi des choses qui ne font pas du tout Lynch.
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Tommy Tallarico, la rockstar déchue du jeu vidéo
Sa mère est-elle toujours très fière ?
Début 2014, le petit monde de la musique de jeux vidéo était ébranlé par le scandale entourant Mamoru Samuragochi, surnommé « le Beethoven japonais » alors que non seulement il exploitait quelqu’un d’autre pour composer à sa place, mais il n’était en réalité même pas sourd… Tommy Tallarico, lui, est seulement devenu la risée d’une partie d’Internet, en particulier suite à la publication d’une vidéo signée Harris Michael Brewis alias Hbomberguy, un YouTubeur qui cherchait uniquement à comprendre qui était l’auteur du son « OOF » du jeu Roblox mais qui s’est vite perdu dans les méandres des mensonges de la « légende de l’industrie » autoproclamée. Parce qu’au fond, Tallarico n’a pas fait grand-chose d’illégal ; il a seulement passé des années à exagérer les traits au point qu’il est souvent considéré comme le plus célèbre des compositeurs de jeux vidéo américains, et surtout reconnu par le livre Guinness des records comme le plus prolifique, alors que c’est loin, très loin d’être le cas.
Lire la suiteY a-t-il un antidote contre Remedy ?
Cela fait trois mois que je n’ai pas publié d’article ici et, même s’il me reste encore deux courts-métrages à exhumer, je voulais reparler de jeu vidéo pour changer puisque mon dernier (court) texte sur le sujet remonte à plus de deux ans. Hélas, je vais en partie retomber dans mon travers habituel de me répéter, car je me suis rendu compte qu’un des tout premiers articles mis en ligne sur ce blog était consacré à Alan Wake’s American Nightmare (2012), ce qui m’évitera au moins de revenir dessus et même de passer plus vite sur Alan Wake (2010)… En effet, j’ai récemment fini l’édition « Ultimate » de Control (2019) et, même si j’estime que c’est le meilleur jeu à ce jour de Remedy Entertainment, cela ne m’a pas vraiment réconcilié avec le studio finlandais. Au moins, on ne peut pas nier qu’il ait une patte d’auteur, à laquelle on adhère ou pas. Néanmoins, il me semble que certaines faiblesses sont plus objectives (et d’ailleurs largement relevées), et de la part d’une société qui comptait 260 employés en 2020 et qui a au moins cinq titres en développement, je pense qu’il y a urgence à y remédier. Je reste très attaché à une phrase du cinéaste Nicolas Saada, du temps où il était critique : « L’art ne réside pas dans l’intention mais dans l’exécution ». Si l’on jugeait uniquement les créations sur leurs concepts d’origine, il y aurait quand même énormément de chefs d’œuvre – je vous garantis que le pire des tâcherons essaie presque toujours de faire de son mieux, même pour une commande. Or pour moi, Remedy est l’archétype du studio surcoté, précisément parce qu’il ne semble jugé que sur ses idées de départ, souvent fortes et originales, mais qui seraient (à mon avis) bien mieux exploitées entre de meilleures mains…
Lire la suiteTom Nook, l’incompris
Dans un article publié sur Tiny Cartridge il y a deux ans, Eric Caoili reconnaissait lui-même qu’il était ringard (corny) de se plaindre de Tom Nook chaque fois qu’Animal Crossing faisait l’actualité. Mais je n’avais pas manqué de signaler cette éternelle injustice en commentaire, et j’avais reçu pas moins de cinq likes – oui, ce n’est pas très impressionnant mais c’est pas si mal pour ce petit blog et je rêve d’un tel niveau de popularité sur Twitter… Je trouve en effet quand même dingue que presque vingt ans après les débuts de la série, et même quinze depuis sa démocratisation sur DS, Tom Nook reste présenté par les journalistes flemmards comme un usurier. Car au-delà de l’insulte et de ce spécisme manifeste, cela témoigne à mon avis d’un rapport à l’argent maladif chez la plupart des joueurs… Ce qui ne serait pas étonnant si ça se limitait à la France, mais on a véritablement affaire à un malentendu pandémique.
Souvenirs : La 4e Dimension (décembre 1998)
J’avais arrêté ma série de « souvenirs » en mai dernier, peu avant de débuter ma formation, alors qu’il m’en restait au moins un à évoquer. Et ça aurait été dommage de ne pas en parler car cela reste incontestablement l’un des plus marquants en matière de jeux vidéo, même si ma nostalgie pour la Dreamcast a sévèrement chuté depuis, mais j’y reviendrai en fin d’article… À l’époque, c’était bien sûr très différent. On ressortait de la Saturn, une période bien difficile qui a en plus coïncidé avec les nombreuses désillusions de l’adolescence. J’ai alors compris que ce qui faisait le succès d’une console, ce n’était pas tant ses jeux que son marketing. Mais alors qu’on avait eu la Saturn sur le tard, en 1996 après sa baisse de prix, mon frère s’était jeté sur une Dreamcast japonaise comme il l’avait fait pour le 32X, au prix fort mais pas tout à fait au lancement non plus ; il avait quand même attendu la sortie de Sonic Adventure à Noël 1998. Compte tenu de cette folie, il avait donc attendu que mes parents soient couchés pour déballer la console en douce… Et ça a été un choc, aussi étrange qu’inoubliable.
Des petits fragments de réalité…
Cela fait presque trois mois que je n’ai pas publié d’article et, même si j’en ai quelques uns en projet, j’avais plus envie d’en « improviser » un sur mon sujet de prédilection… Parce que, et ça ne va surprendre aucun de mes trois lecteurs, plus le temps passe, plus j’ai vraiment envie de faire quelque chose autour de la 3D. Certes, la demande est de moins en moins là, mais y a aussi de moins en moins de concurrence, et c’est de toute façon ma manière d’être. Bien que ma formation actuelle me destine à la création de sites web ou d’applis mobiles, j’ai créé un logo dans ce sens dans le cadre d’un projet sur le personal branding. Mais que faire ? J’avais songé à me lancer dans l’édition vidéo, mais l’un des deux gars du Chat qui fume m’a confirmé que c’est casse-gueule. Et dans le jeu vidéo, la VR a déjà beaucoup de mal à se démocratiser, et les développeurs du domaine ont plutôt tendance à taper sur la 3D pour brosser le grand public dans le sens du poil – tout en reconnaissant qu’il n’y pas de VR sans 3D…
Souvenirs : La trahison (mai 1995)
Le dernier souvenir correspondant à un jeu vidéo remonte à environ trois ans plus tôt, mais celui que je vais aborder à présent couvre en réalité plusieurs années et une part importante du début de mon adolescence. Au cas où mes articles sur le cinéma en particulier n’auraient pas été assez clairs, j’ai toujours été très peureux, mais fasciné par ce qui m’effrayait. Le premier Mortal Kombat (1992) a eu un impact mondial – j’ai récemment traduit un article à ce sujet pour Le Mag MO5.COM – mais plus particulièrement sur moi, et il y avait plusieurs raisons à cela. Déjà, comme pour tout le monde, il y avait l’aspect gore qui, cumulé aux graphismes digitalisés, donnait un aspect snuff movie au jeu et accentuait son côté transgressif. Mais il y avait aussi le fait que le portage Mega Drive était considéré le meilleur (surtout parce que le gore n’y était pas censuré) comme l’évoque justement l’article et, étant alors un joueur SEGA, cette version revêtait ainsi un caractère « militant » dans la guerre des 16-bit. Et puis étant fan de ninjas, d’arts martiaux et me souvenant sans doute inconsciemment du personnage des Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin (1986) qui a inspiré Raiden, son univers me parlait.
Souvenirs : Tel est pris qui croyait prendre (1992)
En 1990, je suis rentré en sixième et j’ai rapidement sympathisé avec un dénommé Nicolas, car il avait lui aussi une Master System. Mais pour Noël (ou son anniversaire en fin d’année ?), il devait avoir la Mega Drive, et je me souviens qu’il avait même le droit de toucher la manette en avance – la console est sortie en novembre. Nous l’aurons également mais plus tard, en 1991 il me semble, avec Quackshot et Mercs, via l’ami de mon frère qui avait l’Atari ST – tout se recoupe ! Le problème est que sur la 16-bit de SEGA, surtout au début bien entendu, on ne trouvait pas aussi facilement de jeux à 99 F et l’achat d’une cartouche demandait plus de réflexion, surtout qu’il fallait se mettre d’accord avec mon frère. Cela dit, j’avais eu l’idée de profiter d’un anniversaire pour demander à mes amis de se cotiser pour m’acheter un jeu, plutôt que chacun ramène un gadget comme le veut la tradition. À cette époque, j’organisais plutôt mon anniversaire en janvier pour ma fête car en août, tous les copains étaient en vacances… Et donc une fois, sans doute en janvier 1992 (mais peut-être en 1993), j’avais demandé à Nicolas d’organiser une cagnotte pour m’offrir Last Battle (1989). Oui, enfant j’avais des goûts de chiotte et je ne choisissais pas les jeux en fonction de leurs qualités – je savais qu’il avait eu des mauvaises notes – mais tout simplement au feeling, et il n’était pas cher, dans les 200 F je crois. En passant, je croyais juste qu’il était pompé sur Ken le Survivant et j’ignorais que l’original japonais était sous licence officielle du manga…
Souvenirs : Dans les griffes de Mandara (1991)
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le raconter dans un précédent article, l’adaptation de Shinobi (1987) avait été ma principale raison de choisir une Master System, pour la bête raison que j’étais fan de ninjas et que c’était le seul jeu du genre dont j’avais alors entendu parler… Ma vie ou du moins mon parcours de joueur aurait donc été tout autre si j’avais vu Ninja Gaiden (1988) sur NES ou Ninja Spirit (1990) sur PC Engine ! Et comme je l’avais aussi expliqué, j’ai dû me contenter dans un premier temps de cartouches à 99 Francs et, comme celle-ci devait être à 299 F, je ne l’ai pas eu tout de suite ; cela a dû être mon septième jeu après Golden Axe (1989), le premier « plein tarif ». Mais autant j’ai adoré ce dernier malgré les limitations de cette version, autant j’ai presque regretté mon achat avec Shinobi… Car il était trop difficile pour le joueur encore débutant que j’étais. Il faut savoir que l’une des raisons qui me confortait dans le choix de la Master System plutôt que la NES, c’était que je trouvais les jeux plus faciles sur la 8-bit de SEGA, car il s’agissait de portages de jeux d’arcade bien souvent. Et paradoxalement, même si ces derniers sont conçus pour inciter à enchaîner les crédits, ils font (en général) réapparaître le joueur là où il est mort s’il perd un crédit – le privilège du riche. Et je supportais très mal de devoir revenir au début du niveau dans les Mario ou Batman typiquement… Or l’adaptation de Shinobi avait été en quelque sorte consolisée, même si cela signifie également qu’on dispose d’une jauge d’énergie au lieu de mourir en un seul coup comme en arcade. Mais c’est un autre choix de design qui m’a gâché le jeu.
Souvenirs : Le Mal des transports (1990 ?)
Comme le souvenir précédent, celui-ci est difficile à dater pour plusieurs raisons. Parce qu’il concerne en fait plusieurs traversées de la Manche, allers et retours, parce que je pense, mais je n’en suis pas certain, que ça a débuté dès le premier voyage, et parce que je ne suis pas tout à fait sûr non plus de la date de ce premier séjour au Royaume-Uni. Ce qui est certain (et encore), c’est qu’on était en pleine « Batmania » (le film est sorti en France en septembre 1989), que mon frère y a acheté le médiocre Ghostbusters II (daté de 1989 sans plus de précision), notre troisième jeu sur Atari ST qu’il finira par effacer par mégarde – sans doute en essayant de le copier… – et surtout que ce souvenir concerne avant tout la borne d’arcade de Mercs, sorti au printemps 1990. En outre, je crois y avoir acheté Fortress of Fear sur Game Boy qui date de 1990 également, mais c’était peut-être lors d’un séjour suivant. En tout cas, tout a démarré par une difficile traversée de la Manche en ferry. Pour ceux qui n’ont jamais pris de bateau, le tangage (et donc le mal de mer qui va avec) est intimement lié au temps qu’il fait et, comme mon père avait tendance à éviter la pleine saison estivale pour nos départs en vacances, et que la Grande Bretagne n’a jamais été réputée pour son climat ensoleillé, vous imaginez bien que ce trajet était le plus souvent un calvaire pour mon frère et moi, déjà sujets au mal des transports en voiture…





